Toi qui regarde des séries, je comprend ta frustration. Oui, je te
comprend, quand au bout d'une dizaine d'épisodes le "season finale"
sonne le glas du "cliffhanger". Après une saison passée à la merci
des scénaristes, ces derniers ayant créés chez toi une addiction grandissante
te laissent tomber là... comme ça... telle une vieille paire de
chaussettes mouillées. On les entendrait presque se pavaner, "à
l'année prochaine" disent-ils en rigolant... Toi qui est frustré, je te
comprend. Mais je te le dis sans faille, reste cool, car espoir il existe.
True Detective est une série nous provenant tout droit des Etats Unis
d'Amérique (fuck yeah!), et diffusée sur HBO (chaine qui diffuse aussi une
petite série d'auteurs avec un trône de fer, des épées, des dragons... bref,
rien de bien folichon). True Detective est une série étonnante. Etonnante par
son titre : "True Detective" ? vrai détective ? il en existe des faux
? Etonnante aussi par son format d'anthologie (oui c'est à toi que je parle le
frustré). L'histoire que nous raconte cette première saison tient sur huit
épisodes, et ... c'est tout. La prochaine saison rimera avec autres ambiances,
autres récits, et autres vrais détectives.
Ce premier chapitre se déroule en Louisiane où deux anciens flics sont
interrogés par deux autres flics en 2012, sur une enquête concernant les deux
premiers en 1995. Vous n'avez rien compris ? C'est presque normal. Mais
finalement, c'est pas si grave. Bien que le scénario de cette série soit des
plus réussit, le risque de spoiler les lecteurs que vous êtes m'incite à en
rester là.
Mais alors, pourquoi-t-il donc c'est-il si bien, que cette série là ? Je
commencerai doucement mais surement par le jeu des acteurs. Car oui, Matthew
McConaughey et Woody Harrelson, les deux acteurs principaux sont bons.
J'émettrai tout de même un bémol, qui ressemble d'ailleurs plus à du gros
chipotage qu'à une véritable critique. McConaughey aka Rust Cohle, que vous
avez surement eu l'occasion d'admirer dans l'excellentissime Mud et plus
récemment dans Dallas Buyers Club, crève littéralement le petit écran. "Et
alors ?" Me direz vous. Et alors malgré une très bonne interprétation de
Martin Hart, Harrelson fera tout juste office de second couteau à coté du
sans-faute de McCaunoghey. Mais encore une fois ça reste du gros chipotage.
Mais
soyons claire, la qualité d'une série ne se détermine pas uniquement qu' à la
qualité de ses acteurs, aussi bonne soit-elle. Les polars du pays des
Bisounours ayant contractés la maladie du "sitcomdérique" (les fameux
"Experts" Miami, Las Vegas, et autre Gif-sur-Yvette...) dont on nous
gave depuis une trouzaine d'années, avaient fini par me persuader que série
télé et force de l'ordre ne font pas forcément bon ménage. Que nenni. True
Detective nous embarque dans une Louisiane des années 90, dont les cicatrices
des précédents ouragans ne se sont pas encore refermées (se sont-elles un jour
refermées?). Pas besoin d'aller chercher les bas fond d'un Chicago ou d'un New
York lorsque le Bayou tout entier est un bas fond à lui tout seul. Pesant,
angoissant, violent, sont les maitres mots d'un polar réussi. Avec cette image
de la Louisiane que nous sert Nic Pizzolatto, le créateur de la série n'aurait
pu trouver meilleur décor.
Enfant
bâtard, né d'un Seven et d'un Shutter Island agrémenté de sauce cajun, True
Detective est une série que je conseille vivement à tout amateur de bon polar, comme
aux autres. Jouant avec brio avec les codes du roman policier, sans pour autant
plonger dans la caricature de l'inspecteur la picole, cette première saison
m'aura plus que convaincu bien que frustré n'ayant pas de rab l'année
prochaine.
Ayllu
Le trailer de la première saison de True Detective pour les plus curieux :
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